Franz Schubert (1797-1828)
(transcription de Gustav Mahler)
La jeune fille et la mort

Nicolas von Ritter-Zahony (1986*)
création mondiale

Note de programme:

Pour clore sa saison, la Camerata Ataremac explore le grand cycle de la vie avec une commande passée au compositeur suisse Nicolas von Ritter-Zahony.

Une oeuvre à la fois intime et universelle qui puise son inspiration dans l’arrivée d’un être au monde et son bouleversement. Un hommage à la parentalité en somme et à ce moment charnière où une vie nouvelle s’ouvre sur un territoire inconnu.

Mais ce voyage ne s’arrête pas là, car l’existence elle-même est une suite de métamorphoses, qui nous conduisent jusqu’à l’ultime frontière. Est-ce une fin ? Un passage ?

Mozart écrivait à son père : « La mort est notre meilleure amie », une idée que Schubert partageait profondément. Marqué par la maladie dans ses dernières années, il consacra à ce thème l’un de ses quatuors les plus poignants : La Jeune Fille et la Mort.

Dans cette période de sa vie, Schubert laisse de plus en plus d’oeuvres inachevées, mais celles qu’il termine prennent une dimension nouvelle. Ses quatuors gagnent en expressivité, en puissance et en richesse.

Le deuxième mouvement du quatuor est construit sur cinq variations de la mélodie de son lied La Jeune Fille et la Mort, inspiré d’un poème de Matthias Claudius : « Ne crains rien, donne-moi ta main, je suis ton amie ». L’oeuvre s’achève dans une danse tragique, oscillant entre ténèbres et lumière, lutte et abandon. La fin y est-elle un adieu ou une délivrance ?

Comme la berceuse d’une mort accueillante, mais aussi une révolte face à l’inéluctable, Schubert, habité par cette idée romantique du destin et conscient de son propre parcours trop bref, compose ici un véritable mini-requiem.

Un programme qui célèbre le cycle perpétuel de la vie, où la musique, comme l’existence, se renouvelle sans jamais s’éteindre tout à fait.