Dimitri Chostakovitch (1906-1975)
Symphonie de chambre, opus 110
Arnold Schoenberg (1874-1951)
Friede auf Erden
John Williams (1932*)
Prayer for peace
Note d’intention :
“Évoquer les frontières, c’est aussitôt penser à ces lignes imaginaires qui délimitent les nations et nourrissent ces conflits qui façonnent l’Histoire depuis toujours. Ce programme met en avant des oeuvres où se côtoient tourments, désolation et un possible espoir. Elles témoignent également de moments charnières dans la vie de leurs compositeurs.
S’il adopte une posture relativement apolitique, Chostakovitch connaîtra aussi ses heures de gloire et de persécution. Sa symphonie de chambre est une transcription de son huitième quatuor, dédié « À la mémoire des victimes du fascisme et de la guerre ».
Cette oeuvre trouve en réalité son origine dans le souvenir d’une victime de la guerre en particulier : Dimitri Chostakovitch lui-même, et sa lutte intérieure pour ne pas sombrer. Le compositeur la qualifiait de pièce « autobiographique », parsemée de références à sa vie et à ses oeuvres précédentes. Considérée comme l’une de ses compositions les plus marquantes, elle illustre parfaitement son génie : une musique sombre et empreinte de cynisme, mêlant subtilement influences savantes et populaires, dans un cadre tonal d’une créativité toujours surprenante.
Composée en 1907, Friede auf Erden est la dernière oeuvre tonale d'Arnold Schoenberg et sa première écrite pour choeur a cappella. Fortement contrapuntique, elle repose sur un poème de Noël de Conrad Ferdinand Meyer. À l'époque de sa composition, en pleine période de tensions, Schoenberg croyait encore en la possibilité d’une « harmonie pure entre les hommes », telle que décrite dans la légende de Noël chrétienne. Pourtant, avec le temps, il s’est détaché de cette vision. Dans cette interprétation, les voix a cappella laisseront place aux cordes de la Camerata Ataremac, proposant ainsi une lecture originale de l’oeuvre.
Ce programme, en résonance avec l’actualité, se clôturera avec une oeuvre composée pour le cinéma écrite par John Williams pour Munich, le film de Steven Spielberg sorti en 2005. Inspiré des événements tragiques des Jeux olympiques de 1972, où 11 athlètes israéliens furent assassinés par le commando palestinien Black September, le film retrace la riposte israélienne. Une fois de plus, l’écriture magistrale de John Williams tisse une toile sonore à la fois déchirante et empreinte d’espoir.
Un programme qui rend hommage à toutes les victimes des conflits actuels. “